lundi 31 octobre 2011

P'tit voyage sur l'anneau d'or


arrêt pour le petit-déj


Mardi 11 octobre, à potron-minet, nous étions tous à l’heure pour « enfourcher »
 notre minibus et partir à la découverte de l’Anneau d’Or.
Une échappée de 3 jours en perspective et la promesse de belles découvertes
nous avaient mis de très bonne humeur ! De plus, les 16 filles étaient accompagnées,
la choses n’est pas habituelle,
de 2 sympathiques chevaliers qui ont largement contribué à l’activation des zygomatiques !
L’arrêt p’tit dèj à mi-chemin de Pereslav était une mise en
bouche : délicieux petits pains et crêpes fourrés au fromage blanc
mais aussi 10 cafés/10 thés, pas un de plus ou de moins ! Ca a commencé à rigoler dans le minibus !
En route, nous découvrons la région de Iaroslav, couverte à 40% de forêts, irriguée d’innombrables rivières et abondamment peuplée de bêtes sauvages (élans et ours ! Oui, faut pas traîner en lisière de bois !). C’est aussi la plaine russe, des étendues immenses, sans bœufs, ni moutons, ni cultures. Etrange pour nos yeux habitués aux campagnes agricoles de la France. Nous traversons de charmants villages-rues dont les « datchas » sont parfois toutes de guingois et semblent expirer tandis que leurs baroques fenêtres sculptées dansent gaiement trois par trois. 





la place rouge de Pereslav-Zalesski
PERESLAV-ZALESSKI

Nous voilà rendus à Pereslav-Zalesski, au bord du lac Plechtcheïevo : notre guide Tatiana entre en action. Nous faisons la connaissance de nos 2 potes du voyage : Youri Dolgomouki, fondateur au 12èmes. de Moscou et de plusieurs villes de l’Anneau d’or et Alexandre Nevski, Gouverneur de Pereslav au 13ème s, père du fondateur de la 1ère dynastie de princes moscovites. C’est aussi lui qui, après avoir battu les suédois et les teutons, s’est soumis aux Tatars, soumission qui a duré 2 ½ siècles, tout de même 

Cathédrale de la Transfiguration du Sauveur (1152). C'est un des rares édifice de la période prémongole





Alexandre Nevski


Eglise du Métropolite Pierre. Construite par Ivan le Terrible en expiation du meurtre de son fils Ivan





Monastère Goritski. Ensemble architectural des 17ème et 18èmes s.






Portes cochères du 17ème s ornées de mottifs sculptés dans la pierre






joli étang en forme d’arche de Noé




tour de gué




croix de format « épanouï » surmontant les bulbes




Youri Dolgorouki, fondateur au 12èmes. de Moscou et de plusieurs villes de l’Anneau d’or


musée d'objets religieux








vue de la tour de gué


vue au loin de l'immense lac de Plechtcheïevo













Du lac, il est encore question quand nous visitons le sanctuaire de la première flotte russe.
 Entre nous, il faut se pincer pour ne pas rire mais « il faut un début à tout ». En effet, le dernier vestige de cette armada est une grosse barcasse inoffensive! Même pas peur ! Mais, il faut noter, que cette flottille n’était qu’un jouet pour Pierre 1er qui ne la prenait pas au sérieux non plus !



le seul et dernier rescapé de la flotte de Pierre le Grand, Le Fortouna










Nous continuons en direction de Iaroslav. La ville, fondée par Iaroslav-le-Sage en 1010 n’est, à cette époque,
qu’une forteresse destinée à défendre la ville de Rostov-le-Grand. Au 15è s, Iaroslav se libère de la tutelle de Rostov
 et se rattache à la principauté de Moscou. Et c’est une ville qui, grâce à sa situation entre Moscou et
St Petersbourg va connaître un essor artistique et économique que lui envient ses voisines Rostov et Kostroma.
 Elle compte 604 000 hbts aujourd’hui. Nous y arrivons par les faubourgs industriels dédiés au raffinage du pétrole.
On fait la moue devant les tristes immeubles des années 60/70 que nous longeons sans nous douter qu’ils symbolisent le confort et le progrès social: leurs appartements furent donnés aux ouvriers par les manufactures et c’étaient des appartements individuels, le rêve ! Depuis 2005, le centre historique de Iaroslav est placé sous
la protection de l’Unesco. En effet, celui-ci forme un ensemble architectural remarquable malgré
les événements tragiques qui ravagèrent et détruisirent la ville à plusieurs reprises.
Notamment,  en 1918, la révolte de la garde blanche fit rage à Iaroslav, conduite par les bourgeois qui s’opposaient à la révolution bolchévique pour défendre le commerce et l’industrie.
Elle fut matée dans un bain de sang et fit, suite aux incendies et destructions, 40 000 sans abris 

 






Nous attaquons les visites par celle du Palais du métropolite, bâti en pierres blanches au 17è ,
il abrite les trésors d’icônes de Iaroslav remarquables par leur grande taille et leurs couleurs intenses.
Nous pouvons admirer les fleurons du musée : une icône très ancienne de la période pré-mongole  le « Sauveur Pancréator » (13è s) et la « Vierge de Tolga » (14è s). (interdiction de prendre des photos)



Edifiés et sanctifiés par tous ces chefs d’œuvre,
nous prenons joyeusement nos quartiers nocturnes à bord de « La perle de la Volga », agréable bateau-hôtel où
nous découvrons de confortables cabines pour 2 personnes. Les paires se forment dans la bonne humeur …
Cocktail d’accueil dans le loundge, dîner russe en ville et chouette balade nocturne sur la Strelka,
au confluent Volga /Kotorosl en direction de la cathédrale de la Dormition toute illuminée.







Nous sommes aussi entrés dans la nouvelle cathédrale qui a été reconstruite  « à l’identique »
 pour le millénaire de la ville. Et nous avons vécu un pur moment d’enchantement : un sublime chœur de femmes accompagnait l’office. C’était divin

Le lendemain matin, sous un ciel plutôt maussade mais qui retenait aimablement ses gouttes, 
Tatiana nous a baladé sur la Strelka. Nous sommes passés devant le groupe sculpté de la Trinité-des-Anges, érigé en 2010 à l’emplacement de l’autel de l’ancienne cathédrale de la Dormition du 13è s, dynamitée en 1937


Après avoir salué l’ours, symbole de Iaroslav, qui orne le parc en contrebas de la Strelka,
nous avons traversé le centre-ville et ses jolis quartiers anciens en prenant la direction de la Place Sovietskaya dont la configuration est l’œuvre de Catherine II. Ses amples proportions mettent en valeur l’église St Elie du 17 è s, les élégants bâtiments datant du 18è s et le siège du PC de style stalinien

















église du Prophète Elie





Ex siège du PC









Notre promenade nous a ensuite conduits au
Monastère de la Transfiguration-du-Sauveur dont nous avons parcouru
les allées sous le soleil. Le clou de ce monastère était son trésor (évidemment !).
La visite des cellules des moines transformées en musée
nous a donné à voir d’émouvantes étoles et aubes brodées, de riches et
ravissantes icônes, de somptueux sautoirs religieux couverts
de pierres précieuses et d’intéressantes photos anciennes !














Notre hôtel pour le déjeuner...


KOSTROMA
Après déjeuner, nous filons telle des hirondelles photographier
 les jolies datchas qui sont encore très nombreuses dans ce quartier urbain.
Puis, tout en traversant cette ville reconstruite au 18ème par des architectes St Pétersbourgeois,
Tatiana nous raconte « le coup de l ‘éventail » de Catherine II qui expliquerait
la disposition en éventail de la ville autour de la Place Soussamine 















 Nous mettons le cap, sur l’autre rive de la Volga vers
 le musée de l’architecture traditionnelle. Quel ravissement ! Ses isbas authentiques ont été démontées dans leurs campagnes, puis remontées et aménagées ici pour garder le souvenir de l’habitat et du mode de vie traditionnel.






non, ce n'est pas un sous-tif en bois, mais des tasses doubles pour les jeunes mariés

















De loin, entre les bouleaux aux couleurs d’automne, nous apercevons les bulbes flamboyants
du Monastère Ipatievski (photo de la 1ère page) que nous ne tardons pas
à visiter et qui doit son nom à St Ipatius. Vous connaissiez ?
Ce monastère doit sa fondation au 13ème s. à un Tatar, égaré à Kostroma et subitement converti à la religion chrétienne.













Il fut construit et re-construit autant de fois qu’il a fallu par la famille Godounov, originaire de Kostroma et il est aussi le berceau des Romanov puisque c’est ici que  Mickaïl Fiodorovitch, a appris son élection au rang de Tsar après que les polonais ont été chassés de Moscou (1612). Les bâtiments datent des 16è, 17è et 18è siècles.










On admire la Maison du Supérieur en style Narishkine (17è)





Nous nous attardons en particulier sur la fresque du Jugement Dernier» à l’entrée de l’église





Dans le chœur, les fresques gigantesques ont été réalisées en 7 mois en 1685 mais il a fallu plus de 20 ans pour les restaurer ! Superbe iconostase en tilleul du 18è




nous visitons l’église de la Ste-Trinité (17è) dont les fresques sont inspirées par celles des églises catholiques.














marché de Gostnniy Dvor
Place Soussamine
Tour de gué, tour des pompiers





il date d'un autre temps ce trolley bus


l’église St-Jean-Le-Précurseur. Elle se profile avec majesté au milieu
d’un quartier industriel fort riche autrefois où l’on traitait les peaux
et où sont maintenant installées 2 usines de peintures automobiles.
 Avec ses 15 coupoles et son clocher du 18è, il a fière allure au milieu de son terrain vague














le Monastère de Borisoglebski de grande réputation depuis l
e 14è s et encore plus vénéré à partir du 17è avec son turbulent pensionnaire, l’ermite Erinarque. 
Evidemment, nous entendons la même chanson que
d’habitude : les incendies et les attaques des mongoles, des teutons,
des Polonais, des Tatars, etc…
ne nous permettent pas de voir des bâtiments du 14è s qui ont « « un peu »
pâti de toutes ces turpitudes. Mais on a tout de même de beaux édifices du 17è , festonnés, d’arcades



super pour l'intimité!!! unique au monde!!








murailles










petite cellule de l'ermite Erinarque











remarquez la dissymétrie entre le coté droit et le coté gauche de ce coté


de ce côté pas de dissymétrie...









le long des murailles

au sommet d'une tour de la muraille





vue sur la plaine russe











Nous approchons de Rostov-le-Grand qui fut jusqu’au 15è s
la capitale de la principauté à laquelle appartenaient Vladimir, Iaroslav, Sousdal, Pereslav, etc …
Mais c’est une cité qui a végété et décliné. Elle ne compte que 35 000 hbts aujourd’hui.
Elle fut le théâtre de batailles épiques opposant les russes, tantôt aux mongoles,
tantôt aux polonais ou déchirant les princes entre eux.
Ses terres connurent aussi une expérience sociale révolutionnaire
 avec la famille Kourakine qui prenait un soin très avant-gardiste de ses paysans au 18è s.






A l’intérieur, nous sommes en présence d’un ensemble architectural
qui n’est pas canonique (rendez-vous compte !!!): il a ses particularités qui sont l’expression des dissensions religieuses de l’église orthodoxe à la fin du 17è s.
(pas d’église au centre du Kremlin, mais des églises
sur son périmètre dont certaines sont enchâssées dans les murailles).









le campanile du 17è s : avec ses 15 cloches, dont 1 de 32 tonnes,
on l’entend à 25 km à la ronde et il faut 5 carillonneurs pour les faire sonner 




la cathédrale de la Dormition de la Vierge.
Nous y découvrons une iconostase assez rigolote du 18è s en style baroque, couverte de grappes, de feuilles de vignes et de colonnettes torsadées (limite paillarde !).
C’est une église où la restauration est en cours et cela fait peur ! Il y a du boulot 

 






Le Palais Rouge (aujourd’hui blanc) était la résidence des Tsars
lorsqu’ils visitaient Rostov et la girouette qui le surmonte est ornée
des symboles de la puissance des Romanov : le rêne et la panthère










le musée des émaux. La production d’émaux date du 17è s. à
Rostov et elle ne fut pas interrompue pendant la période soviétique. La visite du musée nous permet de constater l’évolution des sujets depuis le 17è s. jusqu’à nos jours. Intéressant et vraiment très beau 
















la fine équipe du P'tit voyage


un retour bien arrosé












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